dimanche 18 septembre 2016

Abdul Karim Al Faransi, Sundus. Avalanche de roses.

Alma-Tadema, Les Roses d'Héliogabale.

La rose est une note polarisante, et parfois un peu trop classique pour son propre bien. Ma préférence personnelle se porte sur les variantes riches et puissantes de la fleur, à l'opposé de la transparence aquatique et faiblichonne qui est régulièrement mise en scène dans certaines compositions faites pour "moderniser" la note. Or, Sundus de chez Al Faransi choisit de prendre une direction à contre-courant, en proposant un soliflore rose de Damas riche et débordant, tout sauf transparent. Une de mes roses favorites, dans la lignée de feu Nahéma extrait...
Rose is a polarizing note, but sometimes a little too conventional for its own good. My personal preference stirs toward the rich and powerful variants of the flower, rather than the aquatic transparent ones made ​​to " modernize " the note. But Sundus takes an opposite direction, offering a rich and overflowing damask rose soliflore, anything but boring. One of my favorite rose in the line of the defunct Nahéma extract...
Les premières heures de Sundus sont parfaitement illustrées par le tableau de Alma-Tadema : une avalanche de pétales fraîchement cueillis alors que le soleil était déjà trop haut ; la chaleur a fait chauffé les fleurs plus qu'il n'est raisonnable, et les huiles essentielles ont commencé à s'évaporer des pétales déjà doucement amollis. La rose utilisée ici est délicieusement riche et puissante, avec des sous-tons très tanniques de vin aux amandes. Un jasmin à peine présent donne une certaine rondeur à la rose, et renforce son aspect narcotique. 
La rose de Damas est déjà naturellement sucrée, mais un ajout de miel renforce le côté gourmand et confituré de l'ensemble. Là où Hind était vraiment une rose gourmande et miellée, Sundus reste dans le registre purement floral. Cet usage grandiloquent de fleurs déjà extrêmement fortes place Sundus dans une véritable démesure du soliflore. Le sillage, pendant les premières heures, flotte à une trentaine de centimètres au-dessus de la peau, et s'accroche à toutes les surfaces.
The first hours of Sundus are perfectly illustrated by Alma-Tadema's painting : an avalanche of sweet petals, picked when the sun was already too high ; the heat has warmed the flowers more than necessary, the essential oil begins to evaporate from the petals already gently softened. The rose used here is deliciously rich and powerful, with very tannic undertone of almond wine. Barely-there jasmine gives a certain roundness to the rose, and strengthens its narcotic style.

The damask rose is already naturally sweet, but a touch of honey strengthens the already gourmand and jammy side of the fragrance. Where Hind was truly a gourmand honeyed rose, Sundus remains in the purely floral register. This grandiloquent use of rose and jasmine makes Sundus an excessive soliflore. The sillage, during the first hours, floats about a foot above the skin and clings to all surfaces.


Les notes de fond de Sundus lui permettent de compenser la douceur moite de la rose par un fond plus sobre et traditionnellement ambré. Un musc blanc poudré à la Narciso Rodriguez arrondit l'ensemble avec harmonie. (J'aurais personnellement apprécié un musc un peu moins propre pour aller avec le style glorieux des notes florales). Le fond de Sundus s'étend après plusieurs heures dans une jolie base ambrée et boisée. Un encens d'église assèche agréablement l'ensemble et accompagne des notes plus résineuses de benjoin, de vanille et de santal. Je perçois un ambre gris très léger en fond, avec une touche de patchouli et de bois secs synthétiques. Ce qui reste le plus étonnant, c'est l'épaisseur effective de l'huile, qui peine à remuer dans le flacon, colle indéfiniment à la peau, et attire irrépressiblement poussières et insectes. Et les humains en général.
Sundus' basenotes allow it to compensate for the moist sweetness of the rose with a more sober and traditional amber background. A white powdery musk (Narciso Rodriguez style) rounds out the whole fragrance. Sundus extends after several hours into a pretty amber and woody base. A pleasantly dry church incense accompanies a resinous background of benzoin, vanilla and sandalwood. I can smell a very light ambergris with a hint of patchouli and dry synthetic wood, slowly purring behind the rose. One side note : the effective thickness of the oil is beyond what I've experienced with most attars : it hardly moves in the bottle, stays indefinitely stuck on the skin, and irrepressibly attracts dust and insects. And humans.



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La tenue est décente pour une huile, environ six heures sur moi ; avant que Sundus ne meure dans un léger voile à peine ambré soufflant à même la peau. Un soliflore dans la lignée du défunt Nahéma, mais qui reprend certains codes de la parfumerie moyen-orientale. A tester pour les amateurs de roses classiques à la française (Trésor, Sa Majesté la Rose etc.), mais aussi pour ceux qui préfèrent les accords rosés plus orientaux à base de santal (Attar Al Kaaba etc.). 
The staying power is decent for an oil, about six hours on me; before Sundus dies into a light veil of amber. A gorgeous damask rose soliflore in the line of the deceased Nahéma, but with a middle-eastern twist. A must-try for fans of classic french-style roses (Trésor, Sa Majesté la Rose etc.), but also for those who prefer the sandal-based oriental roses (Attar Al Kaaba etc.).




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