dimanche 24 janvier 2016

Al Haramain, Amber

Al Haramain, Amber.

En général, les orientaux ambrés sont faciles à aimer, grâce à leur bonne dose de vanille, qui agit sur la grande majorité de nous comme un plaisir olfactif immédiat. Tout le monde aime la vanille : ça évoque la crème brûlée, la crème glacée, les desserts et l'enfance quoi.
Most of the time, orientals and ambery fragrances are easy to love, thanks to a hefty dose of vanilla, which is an instantly likeable note for most people. Everyone likes vanilla : it is the scent of crème brûlée, ice cream, desserts and childhood in general.
Amber de Al Haramain n'est pas de ceux-là. C'est un ambre labdanum et aromatique, presque méconnaissable tant je m'attendais à une débauche d'onctuosité à la Shalimar. 
Amber from Al Haramain is not one of those. It's an aromatic labdanum amber, almost unrecognizable, mostly because I was expecting a huge blast of vanilla creaminess à la Shalimar.




Amber s'ouvre sur des notes qui seraient incroyables dans un oriental plus canonique : de la lavande, du citron, un peu d'immortelle. Tout cet aspect aromatique rappelle vraiment le buisson de labdanum dans la garrigue provençal. Cette ouverture est sèche, épicée, tout simplement bizarre. Après quelques minutes, des aspects plus terreux et presque sales s'avancent : du clou de girofle, du patchouli, du piment. Le labdanum tant attendu fini enfin par arriver, et Amber prend un tour plus médicinal, plus sombre, et encore plus contradictoire par la juxtaposition de la fraîcheur aromatique des notes de tête et de l'austérité animale des notes de fond.
Amber opens on notes that would be unthinkable in a more traditional oriental : lavender, lemon peel and some immortelle. All these aromatic aspects really bring to mind the whole cistus labdanum shrub in the provençal countryside. Amber's top notes are dry, spicy, simply weird and unexpected. After a few minutes, some earthier, almost muddy, facets come forth : cloves, patchouli, and red pepper. The long overdue labdanum manages to finally make an appearance. Amber becomes more and more medicinal, darker, and even more conflicting because of the juxtaposition of the fresh aromatic top notes and the animal austerity of the dry down.

Cistus labdanum shrub. What a great word "shrub".

La première fois que j'ai testé Amber, j'ai été tellement étonnée par cette première heure, que j'ai cru avoir reçu un lot défectueux, ou être devenue anosmique au labdanum, ce qui aurait été une tragédie en soi. Mais non. Je me suis acharnée sur cette pauvre petite huile, et au bout de plusieurs jours de port continu, j'ai fini par par comprendre ce qu'il s'y passait. Amber est en fait un parfum ambré pur, sans vanille, sans aspect sucré ou propre. Amber est difficile, à sentir, à porter, un peu rebutant, mais par là-même extrêmement fascinant, car il va à l'encontre des attentes du consommateur en matière d'orientaux et d'ambrés. 
Amber n'est même pas un parfum confortable, ou décontracté ; les notes de fond sont sèches, cuirées, ornées de cumin, d'une rose piquante, de cèdre, d'une touche d'oud et d'un patchouli tout sauf fruité. Le labdanum et son effet de "sirop à la toux chocolaté" ne sont même pas si présents que ça. Amber est plus un parfum suggestif du petit buisson de ciste ladanifère qu'un vrai ambré comme peut l'être Ambre 114 chez Histoires de Parfum.
When I first tried Al Haramain's Amber, I was so stunned by the first hour of the development that I thought I had received a bad batch, or that I'd become anosmic to labdanum (which would be a much greater tragedy than it sounds). But no. I kept wearing it for few days, and I finally understood what it was about. Amber is a pure labdanum representation : without vanilla, any sweetness or cleanliness. Amber is a complicated fragrance ; difficult to wear, challenging to smell, slightly off-putting and so interesting at the same time, because it goes against everything the consumer expects from an amber fragrance. Amber is not a comfortable perfume, or even casual ; the base notes are dry, leathery, adorned with cumin, a spicy rose, some cedarwood, a touch of oud and the least fruity patchouli imaginable. The labdanum (and its "chocolaty cough syrup" effect) is not even that strong. Amber feels more like a fragrance representative of the cistus ladanifer shrub, rather than a real amber fragrance like Histoires de Parfum's Ambre 114 for instance.

Après avoir finalement compris Amber, j'ai fini par remarquer que sa performance était très différente de tous les autres attars que j'ai pu tester. Le sillage est énorme dans la première phase aromatique, ce qui est normal vu la volatilité de ce type de molécules, mais se calme assez rapidement pour devenir un parfum de peau au bout d'une heure environ. La longévité est relativement faible comparée à d'autres huiles, environ cinq ou six heures. J'ai vraiment hâte de pouvoir le tester en été, appliqué généreusement en frottant bien mes poignets entre eux, pour voir si les aspects cuirés seront plus proéminents.
After I finally understood Amber, I noticed that it performed quite differently from all the others CPOs I'd tried. Its sillage is enormous during the aromatic top notes, which is normal considering the volatility of this type of molecules, but it calms down quickly to become a skin scent after more or less than an hour. The longevity is quite weak compared to others perfume oils : around five or six hours. I can't wait to try Amber again in the summer, applied generously onto my wrists while rubbbing them together, just to see if the most leathery aspects might be more intense.

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